OBSOLESCENCE ?

Revenons sur l’article-interview réalisé par www.wedemain.fr, dans lequel j’avais abordé la question de L’obsolescence des bâtiments https://bit.ly/2qcNIYn

Cette obsolescence ne vient pas forcément - comme pour les objets – d’une une malfaçon initiale délibérée, mais bien de l’évolution des usages, du changement des besoins et souvent de la réglementation ou des normes. Cet état de fait induit nécessairement des transformations, parfois mineures et parfois des restructurations en profondeurs, qui elles-mêmes génèrent inévitablement des déchets. Dans un monde où la ressource se fait rare et le coût de traitement des déchets de plus en plus lourd, il est devenu indispensable de repenser le bâtiment de manière à ce qu’il puisse évoluer et se transformer sans générer de déchets…. qui ne deviennent future ressource.

De tous temps les éléments de constructions étaient réutilisés…à l’infini. Dans les siècles passés les bâtisseurs puisaient dans des ressources locales et de proximité (pierre, chaux, paille, bois…) et lorsque le bâtiment ne convenait plus aux usages ou aux besoins (fortifications en temps de guerre vs château de plaisance et d’apparat en temps de paix) les éléments étaient déconstruits (pierres taillées ou éléments de charpente) et réutilisés dans la nouvelle version. Bâti sur la base d’éléments naturels, ce qui n’était pas réutilisé retournait facilement à la terre. Ces transformations sont encore visibles et font la richesse de notre patrimoine ; et pourtant quoi de plus « immuable » que de la construction en pierre de taille !

Après, ce cercle vertueux est devenu linéaire (ressources / construction / démolition / déchets), avec l’apparition de l’industrialisation et l’augmentation des besoins en construction de l’après-guerre. Il nous faut maintenant réinventer l’économie circulaire et vertueuse pour limiter notre impact sur les ressources de la planète.

Différentes expériences existent sous-tendues par une nécessité économique (voir "Conjugo" qui prévoit un bâtiment pouvant changer de programme entre bureaux et logements) ; ou environnementale ("BAMB 2020", programme européen qui prévoit que l’ensemble des matériaux utilisés dans le bâtiment puissent redevenir des matériaux réutilisables) ; ou les réflexions sur création de filières autour du réemploi et de l’économie circulaire dans le bâtiment (suivre le travail de "ROTOR").

Nous souhaitons que l’ensemble des initiatives puissent un jour s’inscrire dans cette notion devenue à notre sens incontournable de « bâtiment renouvelable »…. Nous faisons le pari que le bâtiment agile répond à ces enjeux sociétaux, pourvu qu’il ne sacrifie rien de la qualité, du confort et de la sécurisation des personnes ; qu’il soit sobre et sans impact.

Aline Maréchaux